Richard Carapaz (Ineos Grenadiers) et Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl) sont les deux principaux vainqueurs à l’issue de la grande explication qui s’est déroulée dans la 20e étape de La Vuelta 22. Le grimpeur équatorien est parti à l’attaque pour décrocher sa troisième victoire avec une poignée de secondes d’avance sur les prétendants au général, après une bataille effrénée sur les sommets de la Sierra de Guadarrama. La jeune star belge a répondu à tous les assauts de ses rivaux à la veille de la dernière étape. Ses larmes après avoir franchi la ligne montraient l’importance de ce moment pour lui et pour le cyclisme belge, 44 ans après la dernière victoire d’un de ses compatriotes dans un Grand Tour (Johan De Muynck sur le Giro 1978). Dimanche, les coureurs vont parader dans Madrid, où les vainqueurs finaux de La Vuelta 22 seront couronnés. Et Evenepoel est prêt à devenir le plus jeune vainqueur de l’épreuve depuis plus d’un demi-siècle.
La dernière grande bataille de La Vuelta 22 mène le peloton dans la Sierra de Guadarrama avec cinq ascensions majeures pour un dénivelé total de plus de 3.840m en direction de Puerto de Navacerrada. Les 134 coureurs qui ont fini la 19e étape s’élancent de Moralzarzal pour affronter des ascensions qui ont notamment vu Fabio Aru renverser Tom Dumoulin en 2015.
Une grosse bataille d’entrée
Les derniers défis en montée inspirent les attaquants à la veille de l’arrivée à Madrid. Clément Champoussin (AG2R Citroën), Ruben Fernandez (Cofidis), Xandro Meurisse, Robert Stannard (Alpecin-Deceuninck), Dani Navarro (Burgos-BH), Joan Bou (Euskaltel-Euskadi) et Simon Guglielmi (Arkea Samsic) sont les premiers à véritablement creuser un écart, après 11km de bataille.
La Quick-Step Alpha Vinyl de Remco Evenepoel souhaite les laisser partir mais les attaques reprennent à un rythme frénétique dans l’ascension de 1re catégorie du Puerto de Navacerrada, après 25km. Au sommet, Fernandez, Meurisse, Stannard, Navarro et Guglielmi ont 40’’ d’avance sur un groupe de contre mené par Richard Carapaz (Ineos Grenadiers). Des coureurs comme Alejandro Valverde (Movistar), Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) et Louis Meintjes (Intermarché-Wanty-Gobert) sont également passés à l’attaque. Deux jours après sa chute, Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers) est en difficulté.
Le rythme ne retombe jamais
Marc Soler (UAE Team Emirates) rejoint la tête de la course dans la descente qui suit. Dans la vallée, l’Espagnol poursuit son effort avec Stannard tandis que le reste du groupe de tête se laisse décrocher dans le groupe de contre, composé de 24 coureurs. L’écart avec le peloton monte à 6 minutes.
Les Bora-Hansgrohe réagissent face à la menace de Louis Meintjes sur la place de Jai Hindley dans le top 10. Dans l’ascension suivante, la montée de 2e catégorie du Puerto de Navafria (sommet au km 92,8), Thibaut Pinot se lance en contre. Gino Mäder (Bahrain Victorious) et Gregor Muhlberger (Movistar) l’accompagnent. Ils rejoignent la tête de la course à 68km de l’arrivée. Le groupe de contre est pointé à 1’10’’ et le peloton à 5’.
Carapaz décolle, Evenepoel tient bon
Les attaquants se regroupent dans l’ascension de 2e catégorie du Puerto de Canencia (km 126,8). Dans l’avant-dernière difficulté majeure de La Vuelta 22, la montée de 1re catégorie du Puerto de la Morcuera (km 143,7), trois coureurs se détachent à l’avant : Carapaz, Meintjes et Sergio Higuita (Bora-Hansgrohe). Les Movistar font monter la pression et Enric Mas (Movistar) accélère à un peu moins de 4km du sommet mais ses rivaux répondent.
Le trio de tête attaque l’ascension finale, la montée de 1re catégorie du Puerto de Cotos (km 174,3), avec une avance de 45’’ sur un groupe de 7 avec Valverde et 1’25’’ sur le groupe des favoris, mené par Valverde. Carapaz et Higuita accélèrent à 9km du sommet.
Miguel Angel Lopez (Astana Qazaqstan) est le coureur le plus offensif au sein du groupe des favoris mais Juan Ayuso (UAE Team Emirates) défend son podium. Carapaz attaque juste avant le sommet et s’impose finalement pour une poignée de secondes devant Thymen Arensman (Team DSM). Les prétendants au général finissent ensemble, à l’exception de Rodriguez. Evenepoel est à 24h du sacre.
