Troisième hier à Limone Piemonte, David Gaudu (Groupama-FDJ) avait une revanche à prendre sur ses adversaires. Le Français avait bien étudié l’ascension de Ceres, théâtre d’un final punchy pour la dernière arrivée italienne de La Vuelta 25. Bien emmené par son coéquipier Giulio Ciccone (Lidl-Trek), le grand favori Mads Pedersen a vu Gaudu lui faire l’intérieur par la droite dans le dernier virage, à 50 mètres de la ligne. Le « Petit prince de Bretagne » s’impose pour la troisième fois sur la course après ses deux succès acquis en 2020, devançant les Danois Pedersen et Jonas Vingegaard (Visma - Lease a Bike). Ce-dernier conserve La Roja, même si Gaudu est dans le même temps au classement général, avec Giulio Ciccone (Lidl-Trek) troisième à 8 secondes.
Ceres accueille aujourd’hui une deuxième arrivée au sommet d'affilée, après celle jugée hier à Limone Piemonte, et où Jonas Vingegaard a endossé la première Roja de sa carrière. La 3e étape de 159,6 kilomètres arrivant à Ceres s’annonce ouverte, avec une dernière ascension de 4e catégorie (2,6 km à 3,6 %) pouvant sourire aux baroudeurs comme aux sprinteurs rapides quand la route s’élève. Le porteur du maillot vert, Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck), se déclare candidat à la victoire, espérant « un sprint avec un groupe réduit ». Mais au départ de San Maurizio Canavese, Mads Pedersen (Lidl-Trek) est désigné par ses adversaires comme « le favori évident ».
Une échappée contrôlée par Lidl-Trek
Sur la ligne, certains coureurs parient sur un scénario où le peloton restera groupé jusqu’au pied de l’ascension d’Issiglio (2e catégorie), au km 60,2. Il n’en est rien : Sean Quinn (EF Education-EasyPost), Luca Van Boven (Intermarché-Wanty), Patrick Gamper (Team Jayco AlUla) et le porteur du maillot à pois Alessandro Verre (Arkéa-B&B Hotels) parviennent à s’extirper de la masse. Lars Craps (Lotto) et Sergio Samitier (Cofidis) tentent de les rejoindre mais sont repris par le peloton : comme hier, l’échappée sera composée d’un quatuor.
La formation Lidl-Trek imprime le rythme pour couvrir Pedersen, empêchant les hommes de tête de prendre trop de distances. L'écart est cependant suffisant pour que Quinn, champion des États-Unis 2024 et pointé à 1'20" de Vingegaard ce matin, ne se retrouve virtuellement en tête du classement général.
De quatuor à duo de tête
Le groupe de tête explose au pied de l’Issiglio, où Gamper puis Van Boven lâchent prise alors que la route s’élève. Verre et Quinn complètent les 5,5 kilomètres de montée (6,5 %) dans cet ordre, ce qui assure à l’Italien le gain du maillot à pois. Quatorze kilomètres plus tard, l’Américain franchit l’arrivée du sprint intermédiaire de Cuorgnè – dont Egan Bernal (Ineos Grenadiers) est citoyen d’honneur après y avoir vécu – devant l’Italien. Pedersen prend lui la troisième place, remportant le sprint du peloton devant Vingegaard et Giulio Ciccone. Verre coupe son effort à 38 kilomètres de l’arrivée, laissant Quinn seul en tête.
Nouveau venu sur La Vuelta, l’Américain, qui dispute aussi son premier Grand Tour, fait honneur aux ambitions d’animer la course annoncées avant le grand départ. Le peloton le reprend finalement à 19 kilomètres du terme ; ses efforts seront néanmoins récompensés par le gain du prix de la combativité. Il est le troisième débutant sur La Vuelta à l’obtenir en trois jours.
Gaudu le plus malin
Bien emmené par Ciccone dans le final, Pedersen semble le plus fort et maintient derrière lui certains des favoris au classement général, dont Vingegaard et Juan Ayuso (UAE Team Emirates-XRG). Le Danois se fait finalement surprendre par David Gaudu (Groupama-FDJ) qui lui fait l'intérieur dans le dernier virage, à 50 mètres de l'arrivée. Le Français lève les bras pour la troisième fois de sa carrière sur La Vuelta, après ses deux succès acquis en 2020.
Troisième, Vingegaard conserve La Roja devant Gaudu (+0'00") et Ciccone (+0'08"). Le Danois prend aussi la tête du classement par points, mais le maillot vert sera porté demain par Ciccone. Ayuso garde le maillot blanc de meilleur jeune.