Mads Pedersen (Lidl-Trek) n'avait plus gagné sur La Vuelta depuis la 19e étape de l'édition 2022. Il était arrivé 2e à Madrid deux jours plus tard, tout comme cette année à Ceres. Son équipe était aussi sur une série de 9 podiums sans victoire sur le Grand Tour espagnol. Tous deux ont enfin retrouvé le chemin du succès à Monforte de Lemos, grâce à l’intelligence de course et la vaillance du Danois qui s’est (encore !) glissé dans l’échappée. Entouré de quatre équipiers, le maillot vert a mené la contre-attaque pour revenir sur Jay Vine (UAE Team Emirates XRG) et Louis Vervaeke (Soudal Quick-Step) qui avaient pris la fuite. Bien positionné dans les derniers mètres, il a réglé le sprint final face aux huit coureurs qui lui disputaient la victoire, dont Orluis Aular (Movistar) et Marco Frigo (Israel-Premier Tech) sur le podium du jour. Le peloton a connu une étape tranquille avant la journée de repos, le seul changement dans le top-10 concernant l’entrée de Junior Lecerf (Soudal Quick-Step), désormais 9e grâce à sa présence dans l'échappée. Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike) abordera dans la dernière semaine de course avec 48 secondes d’avance sur son rival Joao Almeida (UAE Team Emirates).
« Le peloton est fatigué », entonnent d’une même voix la plupart des coureurs interrogés au départ d’A Veiga/Vegadeo, qui fait son entrée parmi les villes-étapes de La Vuelta. Ils viennent d’enchaîner deux journées de haute montagne, avec un total de 7 769 mètres de dénivelé positif grimpés, notamment sur les pentes de L’Angliru et La Farrapona. 167,8 kilomètres les séparent encore de la deuxième journée de repos en direction de Monforte de Lemos, qui accueille une arrivée pour la première fois depuis 2021. Deux ascensions de 1ère et 2e catégorie lancent les hostilités du jour. « Le début sera difficile et va faire des dégâts, donc je pense qu'il y aura une échappée avec des coureurs de qualité », prévient le local Carlos Canal (Movistar Team), originaire de Galice où entre La Vuelta. Il ne croit pas si bien dire.
Des cadors dans l’échappée
Jakub Otruba (Caja Rural-Seguros RGA) attaque dès le kilomètre zéro, qui correspond au pied du Puerto a Garganta (16,5 km à 5,1 %). Plusieurs contre-attaques s'organisent au fil de l'ascension, avec deux grands groupes qui finissent par se former. Jay Vine (UAE Team Emirates XRG) parvient à rejoindre Otruba afin de pour boucler la montée en tête, s'assurant de rester leader du classement de la montagne et endosser un 10e maillot à pois d’affilée.
Leaders et poursuivants se retrouvent après l’ascension, avec 47 coureurs en tête de course. Parmi eux se trouve le favori du jour, Mads Pedersen (Lidl-Trek), entouré de trois équipiers. Le sprinteur estime que la victoire se disputera depuis l'échappée ; son grand rival Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) s'en rend compte et tente de partir en contre, mais il est déjà à plus de 3 minutes. Son offensive prend rapidement fin, et il retrouve un peloton qui lâche complètement prise par rapport à l’échappée.
Douze vainqueurs d’étapes sur un Grand Tour sont parmi les attaquants. Outre Pedersen et Vine figurent Giulio Ciccone et son coéquipier Carlos Verona (Lidl-Trek), Michał Kwiatkowski (Ineos Grenadiers), Santiago Buitrago (Bahrain Victorious), Eddie Dunbar (Team Jayco AlUla), Max Schachmann (Soudal Quick-Step), David de la Cruz (Q36.5 Pro Cycling Team) et Stefan Küng (Groupama-FDJ). Quatre Français sont aussi dans le lot : Julien Bernard (Lidl-Trek), Clément Braz Afonso (Groupama-FDJ), son coéquipier Thibaud Gruel et Léo Bisiaux (Décathlon-AG2R La Mondiale) sont présents à l'avant.
Vine et Vervaeke tentent leur chance
Vine s’extirpe du groupe dans l’Alto de Barbeitos (11,9 km à 3,9 %), dont le sommet est placé au kilomètre 54,7. Louis Vervaeke (Soudal Quick-Step) suit l’Australien et les deux hommes basculent en tête, puis ne se relèvent pas dans la descente. Ils prennent une, puis deux minutes d’avance sur leurs poursuivants. L’écart commence à descendre à 40 kilomètres de l’arrivée, à l’approche du sprint intermédiaire de Sarria (km 133,1).
Pedersen, Bernal et Buitrago décident alors d’accélérer, suivis par Orluis Aular (Movistar), Marco Frigo (Israel-Premier Tech) ainsi que Eddie Dunbar et Magnus Sheffield d’Ineos Grenadiers. Le duo de tête voit son avance fondre de kilomètre en kilomètre, mais il résiste autant que possible. La jonction se fait à sept kilomètres de l’arrivée et les neuf hommes se regroupent, avec 40 secondes d’avance sur le second groupe.
Pedersen comme annoncé
Meilleur sprinteur du groupe de tête, Pedersen ne laisse personne le surprendre et franchit l'arrivée eu vainqueur devant Aular et Frigo. Il signe son 11e succès sur un Grand Tour, le premier de cette Vuelta 25 où il était déjà arrivé second à Ceres. Le peloton arrive 13 minutes et 31 secondes plus tard, sans aucun changement dans le top-5 du général. Il y en a un dans le top-10 : Junior Lecerf (Soudal Quick-Step) passe du 13e au 9e rang grâce à sa présence dans l'échappée. Place à une journée de repos bien méritée.