Certains considéraient l’ascension vers la station de ski de Valdezcaray pas assez relevée (13,2 km à 5 %) pour chambouler le classement général. C’était mal connaître Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike), parti à 11 kilomètres du sommet pour faire exploser le peloton. D’abord suivi par Giulio Ciccone (Lidl-Trek), le Danois s’est rapidement envolé seul en tête vers sa quatrième victoire sur La Vuelta, la seconde cette année. Joao Almeida (UAE Team Emirates XRG) et Tom Pidcock (Q36.5 Pro Cycling) concèdent 24 secondes à leur rival. Arrivé à une minute et 46 secondes, Torstein Træen (Bahrain Victorious) sauve courageusement son maillot de leader pour 37 secondes devant Vingegaard, avec Almeida à 1'15", Pidcock à 1'35", Felix Gall (Décathlon-AG2R La Mondiale) à 2'14'' et Ciccone à 2'42''. La dernière explication avant la première journée de repos aura été la première véritable bataille des candidats au classement général, clarifiant le panorama entre eux.
La 9e étape de La Vuelta 25 célèbre une première et des retrouvailles : Alfaro (départ) apparaît en tant que nouvelle ville-étape, tandis que la station de ski de Valdezcaray accueille sa sixième arrivée, 13 ans après la dernière venue du Grand Tour espagnol. 195,5 kilomètres séparent les coureurs de la première journée de repos de cette édition. Le profil, avec une ascension finale longue (13,2 km) mais pas ardue (5 %), peut faire le bonheur d’une échappée, dérouler le tapis rouge à des puncheurs, mais aussi être le théâtre d’une explication entre grimpeurs. « C'est une étape vraiment ouverte qui convient à de nombreux coureurs », décrit Rudy Molard (Groupama-FDJ), l'un des trois hommes déjà présents ici en 2012 avec Mikel Landa (Soudal Quick-Step) et Elia Viviani (Lotto).
Une heure pour l’échappée
La route s’élève dès les premiers kilomètres, avec plusieurs montées pas assez exigeantes pour être répertoriées, mais suffisantes pour offrir des occasions d’attaques. Le peloton résiste aux offensives et avance groupé durant près d’une heure. Le Polonais Michal Kwiatkowski (Ineos Grenadiers) et l’Irlandais Archie Ryan (EF Education-EasyPost) s’extirpent aux environs du 50e kilomètre, rejoints ensuite par l’Allemand Michel Hessmann (Movistar), le Belge Liam Slock (Lotto) et l’Américain Kevin Vermaerke (Team Picnic PostNL).
25 kilomètres après cette initiative, l’avantage des cinq hommes de tête n'est toujours que de 30 secondes. Le peloton finit par céder du terrain à l’échappée, où seul Kwiatkowski a déjà disputé La Vuelta. L’homme aux 13 Grands Tours, champion du monde sur route 2014 et quatre fois leader du Grand Tour espagnol dans sa carrière, est accompagné par quatre jeunes coureurs en devenir.
Vingegaard passe à l'attaque
L’avance des attaquants grimpe jusqu’à 2 minutes et 45 secondes. Emmené par les Lidl-Trek, le peloton reste attentif à ne pas trop céder de temps. Nombreux sont les coureurs qui, en son sein, espèrent jouer leur carte dans la dernière ascension. Slock prend le sprint intermédiaire de Santo Domingo de la Calzada à 29,4 kilomètres de l’arrivée, au même moment où l’écart commence à sérieusement diminuer. La fin de l’échappée coïncide avec le début de l’ascension vers la station de ski de Valdezcaray, à 13 kilomètres du but.
Les Visma-Lease a Bike prennent alors les choses en main, et Matteo Jorgenson lance son coéquipier Jonas Vingegaard à 11,3 kilomètres du sommet. Le Danois prend la relève peu après et seul Giulio Ciccone (Lidl-Trek) peut suivre. Il lâche un peu plus loin, alors que Tom Pidcock (Q36.5 Pro Cycling Team), Joao Almeida (UAE Team Emirates XRG) et Felix Gall (Décathlon-AG2R La Mondiale) partent en contre.
Træen toujours en rouge
Trop fort pour ses adversaires, Vingegaard décroche sa 4e victoire sur La Vuelta, 24" devant Pidcock et Almeida. Gall concède 1'02" avant l'arrivée d'un groupe de 13 coureurs où se trouve Torstein Træen (Bahrain Victorious). Le leader du classement général perd 1'46" mais conserve La Roja pour 37" devant le vainqueur du jour. Suivent Almeida (+1'15"), Pidcock (+1'35"), Gall (+2'14") et Ciccone (+2'42"). Le peloton quitte Valdezcaray avec de premières certitudes quant à la lutte pour la victoire finale, et un panorama désormais plus clair.