Kennaugh voit rouge

L'équipe Bora-Argon 18 a ouvert le bal à 18h26, lançant cette 71e Vuelta sous le soleil avant d'établir un solide temps de référence en 31'34”. L'équipe Astana, qui avait enlevé le chrono inaugural de l'édition 2013 déjà disputé en Galice, a été d'emblée freinée dans son élan à la suite d'un ennui mécanique de son leader, Miguel Ángel Lopez, qui a obligé les équipiers du vainqueur du Tour de Suisse à l'attendre et à échouer à une seconde des Bora-Argon. Il fallait attendre les formations vraiment spécialisées dans cet effort pour voir ce temps initial mis à mal. Et c'est logiquement Etixx-Quick Step, première championne du monde de cette épreuve en 2012, qui passait la première la barre de 31 minutes en 30'59”. La plupart des autres formations cherchait le difficile équilibre entre limiter la casse et préserver leurs grimpeurs. Orica-Bike Exchange, en revanche, avait décidé de frapper fort d'emblée et, dans la roue de Damien Howson, les équipiers d'Esteban Chaves amélioraient le meilleur temps de seize secondes. Derrière eux, les champions du monde de la BMC, vainqueur du hors d'œuvre de la dernière Vuelta, semblaient bien partis pour récidiver en établissant les meilleurs temps de passage. Mais Tejay Van Garderen et les siens faiblissaient sur la fin pour échouer à une seconde de l'équipe australienne. La messe était dite ? Et bien pas du tout. Au prix d'un final époustouflant, les Movistar abaissaient encore le temps de référence de six secondes, emmenés par un Alejandro Valverde bien décidé à revêtir le maillot rouge pour la 28e fois. Peine perdue puisque les Sky de Chris Froome, pour quelques centièmes de seconde, finissaient par leur brûler la politesse et placer Peter Kennaugh en haut du podium. Le coureur de l'île de Man revêtira ainsi, au départ de la deuxième étape entre Ourense Capital Termal et Baiona, le premier maillot de leader de la Vuelta, lui qui a porté à deux reprises celui de champion de Grande-Bretagne.