La Vuelta salue Raymond Poulidor, vainqueur en 1964

Raymond Poulidor, décédé à 83 ans ce 13 novembre 2019, restera dans l’histoire comme le champion du Tour de France (huit fois sur le podium final) qui n’a jamais porté le Maillot Jaune. Mais le Français a endossé l’amarillo de La Vuelta, qu’il a remportée en 1964, succédant au palmarès à son compatriote Jacques Anquetil, son grand rival qu’il n’a jamais aussi bien imité que sur les routes espagnoles.

« L’éternel second » a aussi gagné des courses et la première ligne de son palmarès est La Vuelta 1964, la première des quatre qu’il a disputées (2e en 1965, 9e en 1967 et 1971). Il marchait fort en cette année de son épique duel avec Jacques Anquetil sur les pentes du Puy-de-Dôme au Tour de France, mais n’était pas forcément le favori au départ de Benidorm, à la différence du trio majeur de l’équipe Ferrys composé de José Pérez Francés, Luis Otaño et Fernando Manzaneque. L’autre grand nom international parmi les 80 concurrents en lice était le Belge Rik van Looy, auteur d’un coup de force dès la deuxième étape, entraînant dans son sillage treize hommes et prenant le maillot amarillo à Nules avec sept minutes d’avance sur le reste du peloton.

Van Looy rentré en Belgique après sa chute au cours de la cinquième étape (entre Barcelone et Puigcerdá), Pérez Francés récupéra le leadership avant de le céder, dans une lutte fratricide, à Otaño, transcendé sur ses terres du Pays basque entre Pampelune et Saint-Sébastien (9e étape). Après l’attaque du troisième homme, Manzaneque, au cours de la 12e étape entre Vitoria et Santander, les trois coureurs de Ferrys occupaient les trois premières places mais leur mésentente profita au grimpeur d’Ávila, Julio Jiménez, leader à León mais pour un jour seulement car se profilait, en direction de Valladolid, un contre-la-montre tout plat de 73 kilomètres qui ne l’avantageait absolument pas.

Raymond Poulidor, cycliste offensif de nature, avait attendu son heure, à deux jours de l’arrivée à Madrid. Il remporta l’étape, ainsi que le classement général avec 33 secondes d’avance sur Otaño et 1’26’’ sur Pérez Francés, à la faveur des bonifications, ce qui ressemblait étrangement à la manière de courir de Jacques Anquetil. Dans la capitale, le public n’avait pas été tendre avec les deux coéquipiers espagnols au moment où le Français souleva le trophée, accompagné par les actrices Lina Morgan et Mary Santpere. La Vuelta et le monde du cyclisme saluent « Poupou », champion très populaire, et présentent leurs condoléances à sa famille et à ses proches.

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