Le patron a repris sa place. Alors que les doutes pouvaient exister sur sa capacité à se remettre de son échec sur l’avant-dernière étape du Tour de France, Primoz Roglic avait déjà répondu en gagnant Liège-Bastogne-Liège.
Plus personne ne se posera la question après avoir vu le festival du coureur slovène dans le final d’Arrate. Après une sélection sévère en grande partie menée par ses rivaux d’Ineos Grenadiers, le leader de Jumbo-Visma a réglé dans le dernier kilomètre et avec autorité une élite de huit coureurs pour aller chercher sa deuxième victoire d’étape sur la Vuelta après le chrono de Pau l’année dernière. Surtout, il retrouve La Roja, le maillot rouge qu’il a remporté l’année dernière et pour lequel il se pose comme le plus sérieux prétendant en 2020.
Roglic est le premier à s’imposer en tant que tenant du titre sur la première journée de La Vuelta depuis Tony Rominger en 1994, sur un chrono disputé à Valladolid. Cette année-là, le Suisse avait remporté sa troisième Vuelta consécutive…
Cinq coureurs dans l’échappée
176 coureurs prennent le départ d’Irun. Plusieurs attaquants se déclarent, mais c’est au kilomètre 5 que se détachent du peloton dans un premier temps Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step) et Quentin Jauregui (AG2R), rejoints par Jasha Sütterlin (Sunweb), puis rapidement par Tim Wellens (Lotto-Soudal) et Jetse Bol (Burgos-BH). Un contre-attaquant, Arits Bagues (Caja Rural-Seguros RGA), tente de les rejoindre mais réintègre au km 27 le peloton, emmené par les équipiers de Jumbo-Visma et de Movistar.
Chute de Dani Martinez
L’échappée n’obtient jamais davantage qu’un écart de 3’40’ enregistré au km 35. Le peloton s’organise dès lors, avec la formation Jumbo-Visma puis avec l’aide des Movistar, pour contrôler la situation et organiser la poursuite. La séquence est marquée au kilomètre 75 par la chute de Dani Martinez, sans gravité apparente. La pluie s’invite également dans la partie et contribue un peu plus loin à une chute de Georg Zimmermann (CCC) et Kevin Inkelaar (Bahrain-McLaren), dans la descente suivant le Puerto de Udana.
Cavagna tente une attaque solitaire
Le rapprochement se précise ensuite, très progressif mais inéluctable : 1’14’’ à l’Alto de Kanpazar (km 119), puis 48’’ à 50 km de l’arrivée. C’est le moment que choisit Rémi Cavagna pour tenter sa chance en solitaire, mais sans réel succès. La réplique de Sütterlin n’aboutit pas davantage. L’échappée poursuit son aventure à quatre, sans Tim Wellens qui a abdiqué. Quentin Jauregui est le dernier à insister, lui aussi en solitaire, avant de se faire avaler par le peloton à 25 km de l’arrivée.
Froome en retrait
Dans la montée à l’Alto de Elgeta, l’accélération orchestrée par l’équipe Ineos Grenadiers a pour conséquence de réduire le volume du peloton.. mais aussi d’en exclure Chris Froome, qui peine à suivre le rythme. La montée finale au sanctuaire d’Arrate éparpille encore plus le peloton, toujours sous l’effet du travail des Ineos Grenadiers et en particulier d’Andrey Amador qui lance ses coéquipiers. La sélection est telle qu’à 3 km de l’arrivée, il ne reste que 8 coureurs en lice pour la victoire de l’étape : Carapaz, Roglic, Kuss, D.Martin, Grossschartner, Chaves, Carthy et Mas. Après une courte période d’observation, Hugh Carthy est le premier à attaquer, mais la réplique de Primoz Roglic sous la Flamme Rouge est sans appel. Il se détache avec autorité et s’impose nettement sur la ligne d’arrivée, avec une secondes d’avance sur ses poursuivants directs.
