Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl) s’est offert une victoire de prestige au sommet de l’Alto de Piornal après une grande bataille sur les sommets d’Estrémadure lors de la 18e étape de La Vuelta 22. L’équipe UAE Team Emirates a fait monter la pression à une centaine de kilomètres de l’arrivée, Enric Mas (Movistar) et ses rivaux au général ont attaqué à de multiples reprises dans l’ascension finale… Mais le jeune Belge a répondu en maestro. Il est finalement revenu dans le dernier kilomètre sur Robert Gesink (Jumbo-Visma), échappé, et a dominé le sprint à trois face au vétéran néerlandais et Mas. Evenepoel s’offre sa deuxième victoire sur La Vuelta 22 et conserve La Roja pour la 13e étape consécutive, la plus longue série en tête du classement général d’un Grand Tour pour un Belge depuis que Johan De Muynck a remporté le Giro 1978, ce qui reste le dernier succès belge sur une épreuve de trois semaines. Evenepoel doit encore tenir trois jours jusqu’à Madrid.
La Vuelta 22 prend de l’altitude avec une étape de montagne comprenant trois ascensions répertoriées en direction d’une arrivée au sommet inédite sur les pentes de l’Alto de Piornal. Le peloton affronte 192km de course avec un total de 3.550m de dénivelé. 136 coureurs s’élancent depuis Trujillo, sans Samuele Battistella (Astana Qazaqstan) ni Bruno Armirail (Groupama-FDJ), qui sont malades.
Vine abandonne, l’échappée impressionne
Une immense bataille se lance dès le départ. Les attaquants parcourent 49,9km dans la première heure pour qu’un groupe de 42 coureurs finisse par s’échapper. Il n’y a pas de menace directe au général puisque Richard Carapaz (Ineos Grenadiers) est le mieux classé (16e, +26’20’’).
Le grimpeur équatorien mène le classement virtuel de la montagne après l’abandon sur chute de Jay Vine (Alpecin-Deceuninck). Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers), 4e au général (+5’20’’), est également impliqué.
Enric Mas (Movistar) a deux équipiers devant : Nelson Oliveira et Carlos Verona. Au lendemain de la victoire Rigoberto Uran à Monasterio de Tentudia, EF Education-EasyPost place cinq coureurs dans l’échappée : Hugh Carthy, Merhawi Kudus, Mark Padun, James Shaw et Julius van den Berg. On retrouve également des coureurs comme Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) et Vincenzo Nibali (Astana Qazaqstan).
Almeida lance les grandes manoeuvres
La Quick-Step Alpha Vinyl de Remco Evenepoel laisse l’écart filer jusqu’à 9 minutes. Les UAE Team Emirates décident de relancer la course avant la première ascension du jour, la montée de 2e catégorie de l’Alto de la Despera (sommet au km 109,7). Pascal Ackermann, Juan Sebastian Molano et Brandon McNulty lancent Joao Almeida (6e au général, +6’51’’).
Au sommet, le Portugais rejoint son compatriote et équipier Ivo Oliveira, qui était également dans l’échappée. Leur retard sur la tête de la course n’est plus que de 4’45’’. Astana Qazaqstan mène le peloton pour Miguel Angel Lopez, 1’30’’ plus loin.
Grande bataille sur l’Alto de Piornal
Au pied de la première ascension de la montée de 1re catégorie de l’Alto de Piornal (km 151,2), Almeida est pointé à 3’15’’ de la tête de course et le peloton suit avec un écart de 4’. Carthy attaque à l’avant de la course. Pinot et Sergio Higuita (Bora-Hansgrohe) sont les plus prompts à réagir. Carapaz se lance en contre et bouche l’écart à l’approche du sommet avec Robert Gesink (Jumbo-Visma) et Elie Gesbert (Arkea Samsic).
Joao Almeida est pointé à 2’30’’. Il est désormais accompagné par Marc Soler. Dans le peloton, Miguel Angel Lopez accélère. Rodriguez a du mal à répondre mais les favoris se regroupent, à 45’’ d’Almeida.
La puissance d’Evenepoel
Au pied de l’ascension finale (13,4km à 5,6%), le groupe Almeida a 1’14’’ de retard et le groupe des favoris est à 1’49’’. Gesbert s’isole rapidement à l’avant. Gesink le rejoint à 8,5km du sommet et le distance deux kilomètres plus loin.
Dans le groupe des favoris, Mas accélère une première fois à 10km du sommet. Evenepoel contre lorsqu’il reste 8,5km. Ils reviennent sur le groupe Almeida. Mas place plusieurs autres accélérations, mais Evenepoel est capable de répondre à chaque fois.
Le duo reprend finalement Gesink dans les 400 derniers mètres. Evenepoel impose sa puissance pour prendre sa 2e victoire d’étape sur La Vuelta 22 et renforcer sa mainmise sur La Roja à trois jours de l’arrivée à Madrid.
