Les opérations préliminaires de La Vuelta 25 ont débuté à Turin avec l’ouverture de la permanence à la veille de la présentation des équipes, qui aura lieu ce jeudi sur la Piazzetta Reale. L’Italie s’apprête à devenir le huitième pays traversé par La Vuelta, et le troisième à avoir accueilli le départ des trois Grands Tours après la France et les Pays-Bas. De nombreux tifosi sont attendus pour encourager la crème du cyclisme italien, notamment les Piémontais Filippo Ganna et Matteo Sobrero.
LE PIÉMONT AU CŒUR DU CYCLISME INTERNATIONAL
Les préparatifs de La Vuelta 25 ont débuté mercredi avec l'inauguration de la permanence dans l’édifice turinois Grattacielo Regione Piemonte, à la veille de la présentation des équipes sur la Piazzetta Reale. Avant le départ de la course samedi, des centaines de coureurs, membres d’équipes, officiels et représentants des médias du monde entier vont visiter la permanence pour se préparer à trois semaines qui apporteront leur lot de moments historiques, et ce dès le départ.
Hôte des trois premières étapes dans leur intégralité, ainsi que du départ de la quatrième, le Piémont aura reçu les trois Grands Tours au cours des 15 derniers mois. Un fait remarquable qui témoigne à la fois du riche héritage cycliste de la région, illustré par la longévité de Milano-Torino (dont la première édition remonte à 1876), et de l'engagement des autorités locales.
L'année dernière, Venaria Reale et Turin ont été le théâtre de la Grande Partenza du Giro, où l'Équatorien Jhonatan Narvaez a empoché le premier maillot rose. Quelques mois plus tard, le Tour de France s'est élancé de Florence et a rapidement rallié Turin, où Biniam Girmay s'est imposé. Dans quelques jours, les stars de La Vuelta 25 mèneront de nouvelles conquêtes dans le Piémont.
LA VUELTA REPOUSSE LES FRONTIÈRES : PLACE À L’ITALIE
L’Italie deviendra ce week-end le huitième pays traversé par La Vuelta. Après de premières éditions exclusivement espagnoles, le peloton est sorti du territoire national pour la première fois en 1955, à l’occasion de la 2e étape entre Saint-Sébastien et Bayonne, en France, où la course est passée à 12 reprises. Elle a depuis visité Andorre (22 fois, la première en 1965), le Portugal (1997, 2024), les Pays-Bas (2009, 2022), la Belgique (2009, 2022) et l’Allemagne (2009).
Turin deviendra également la cinquième ville non-espagnole à recevoir le grand départ après Lisbonne (Portugal) en 1997 et 2024, Assen (Pays-Bas) en 2009, Nîmes (France) en 2017 et et Utrecht (Pays-Bas) en 2022. C’est là-encore une première pour l’Italie, qui rejoindra la France et les Pays dans le club très fermé des pays ayant accueilli les premiers tours de roues des trois Grands Tours.
Enfin, c’est la seconde fois de l’histoire que la Vuelta roulera dans quatre pays différents : l’Italie (jusqu’à mardi), la France (avec une arrivée à Voiron lors de la 4e étape), l’Espagne et Andorre. Mais c’est la toute première fois qu’il y aura des villes-étapes dans quatre pays ! En 2009, la course avait traversé l’Allemagne sans s’y arrêter, pour filer des Pays-Bas vers la Belgique, avant de retrouver l’Espagne.
GANNA, VIVIANI, CICCONE : L’ITALIE AFFICHE SES GRANDS NOMS
Les tifosi seront servis ! Dès jeudi soir, à la présentation des équipes (Piazzetta Reale à Turin à partir de 19h30), ils pourront applaudir la plupart de leurs coureurs préférés. De fait, les plus grands noms du cyclisme italien depuis la retraite de Vincenzo Nibali et Fabio Aru, vainqueurs de La Vuelta en 2010 et 2015 respectivement, sont au rendez-vous, à savoir Filippo Ganna, le dernier Italien champion du monde élite (contre la montre en 2020 et 2021), Elia Viviani, le sprinter italien le plus prolifique des quinze dernières années (90 victoires dont des étapes des trois Grands Tours), Giulio Ciccone, le dernier Italien meilleur grimpeur du Tour de France en 2022. Il y a donc des stars transalpines dans les trois spécialités majeures des courses par étapes !
Deux Piémontais seront particulièrement ovationnés sur les routes de leur région : Ganna, contraint à l’abandon lors de la première étape du Tour de France (commotion cérébrale) et qui a repris l’entraînement un mois avant le départ de La Vuelta, et Matteo Sobrero, en grande forme comme l’indique sa récente troisième place finale au Tour de Pologne. Au terme de la première étape à Novara, Ganna sera proche de sa ville de Verbania sur les rives du lac Majeur, tandis que Sobrero prendra le départ de la deuxième étape dans sa ville natale d’Alba, près de Montelupo Albese où son père Giorgio produit d’excellents vins (Nebbiolo, Barbera). Pour son unique participation à La Vuelta, en 2023, Ganna avait remporté le contre-la-montre de Valladolid, qui est de nouveau au programme cette année, et terminé trois fois deuxième lors d’arrivées massives, à Burriana (5e étape), Iscar (19e étape) et Madrid (21e étape). La même année, Sobrero avait porté un jour le maillot de meilleur grimpeur et terminé second de la 9e étape.
Giulio Ciccone est lui aussi en grande forme. Il a remporté la Clasica San Sebastian à son retour en compétition suite à son abandon sur chute au Giro d’Italia (14e étape) alors qu’il occupait la 7e place au classement général. Antonio Tiberi était 4e et portait le maillot blanc de La Vuelta 24 lorsqu’il dut se retirer suite à une insolation (9e étape). Il revient avide de revanche et en pleine confiance après sa deuxième place au Tour de Pologne. Giulio Pellizzari (6e du Giro) et Marco Frigo (2e d’étape de La Vuelta 24) sont les deux autres grands espoirs italiens en lice à La Vuelta 25. Meilleur grimpeur du Giro cette année et récent 2e du Tour de Burgos, Lorenzo Fortunato est très attendu en montagne, dès la 2e étape à Limone Piemonte. Attention aussi au vétéran Damiano Caruso, 37 ans, encore 5e du Giro en mai dernier.
DES PETITS VILLAGES AUX GRANDES VILLES
La Vuelta est plus qu’une course, comme illustré par l’initiative « La Vuelta es Más » qui cherche à inspirer, connecter et mobiliser le plus de gens possible pour pédaler vers un monde plus uni, durable et solidaire.
De Reggia di Venaria, dans la banlieue de Turin, à Madrid, La Vuelta 25 débutera et arrivera dans deux grandes métropoles européennes. Un public nombreux est attendu pour encourager les coureurs qui, pendant près de 3 200 kilomètres de course, visiteront quatre pays, traverseront grandes et petites villes et partageront la passion du Grand Tour espagnol avec le plus grand nombre.
Du Piémont à Madrid, la course s’arrêtera dans 36 villes-étapes différentes. Au contraire de la capitale espagnole qui accueillera l’arrivée, 17 de ces municipalités ont moins de 10 000 habitants, dont 14 ont moins de 5 000 habitants. Dès le deuxième jour, après attribution de la première Roja à Turin, le peloton se rendra à Limone Piemonte, village de 1 338 habitants (la 6e valeur la plus basse de cette édition). La plus petite commune de La Vuelta 25 sera visitée à la fin de la 7e étape, quand la course quittera Andorre pour aller à la station de ski de Cerler (120 habitants). Le contraste le plus frappant sera celui de la 21e étape, où les coureurs quitteront Alalpardo (4 523 habitants) pour Madrid (3 332 035 habitants).
GO FIT NOUS MET EN SELLE
« La Vuelta es Más » s'associe à GO fit, fournisseur officiel des trois premières étapes de La Vuelta 25, pour célébrer le 90e anniversaire du Grand Tour d'Espagne et inciter le public du monde entier à se mettre en selle. Jeudi, avant la présentation des équipes, une séance de vélo réunira quarante cyclistes amateurs juste devant la scène où défileront les professionnels. Une vidéo de 45 minutes célébrera l'héritage du Grand Tour espagnol, avec des images retraçant l'histoire de la course depuis sa création en 1935. La séance mettra en vedette Fabio Aru, vainqueur de La Vuelta en 2015 et ambassadeur de GO fit en Italie.